S’EFFORCER DE CONNAÎTRE SON GRADE
Si vous considérez le Sôke (tête de la famille) d’une tradition (Ryu) comme une rivière où les dan (niveaux de ceintures noires) sont comparables à la vie de la rivière. Le dixième dan est un des rangs les plus hauts. Le grade est un honneur pour ceux qui s’entrainent ainsi qu’une source d’inspiration. C’est bien de le considérer comme cela, mais le dan est davantage comme une récompense pour un guerrier, une médaille pour un militaire ou les armoiries familiales pour un homme. En ce sens, le grade est quelque chose duquel vous pouvez retirer une fierté.
Si la société devient corrompue, alors le budô le sera également. En outre, ceux sans véritable capacité commencent à être promu par le biais de la tromperie ou de la déception.
Moins vous avez de capacité, plus vous voulez devenir reconnu. Une personne qui n’a aucune capacité mais qui devient reconnu aura toujours besoin de tenir éloigné les personnes avec des compétences brillantes. Ce type de personne souhaitera rassembler des gens sans compétences, et diminuer ainsi le sentier des arts martiaux. Le Sôke d’une tradition ne doit pas succomber à ce cheminement, mais il doit plutôt dénier ceux qui n’ont pas un sincère potentiel.
Chaque fois que je donne un grade à mes étudiants, je dis: “Je suis le seul qui vous a donné ce dan, mais c’est vous qui devez en garder le mérite.” Un grade est donné pour garder l’harmonie parmi les étudiants s’entrainant aux arts martiaux. Les personnes avec un Dan plus haut guident ceux qui ont un plus petit Dan et ceux qui ont un plus petit Dan montrent un respect à ceux qui sont plus gradés. Dans cet ordre, les personnes avec grades les plus élevés doivent parfois gronder les pratiquants avec un grade plus bas, mais c’est uniquement une expression de leur dévotion. Cela amène à une harmonie et à une coopération. De même, cela signifie d’aimer et de protéger sa nation. Connaître son niveau de compétence est le meilleur moyen d’évaluer son classement. Si vous êtes premier Dan, entrainez vous comme tel, et de cette manière, et cela vous amènera à votre deuxième Dan.
Si vous êtes un travailleur, peu importe votre emploi, peu importe votre grade, vous devez faire de votre mieux. Ceux qui font de leur mieux peuvent être promus. Pour ceux qui se plaignent de leur travail ou qui ne font pas de leur mieux, bien qu’ils peuvent être promus, leur ancienneté à peu ou pas de signification. De mon expérience, la pire chose à faire est d’être trop conscient de son grade. Se vanter de son grade et être comme une personne dérangé qui abuserait de son arme. Les personnes qui ne sont pas trop conscientes de leur rang et qui s’entrainent souvent sont vraiment merveilleuses.
Récemment, le nombre d’étrangers venus au Japon pour s’entrainer a augmenté. Il y a 2 types de ces visiteurs : Ceux venus dans l’attente d’un grade et ceux venus dans l’attente d’un enseignement. Ils pensent qu’avoir un Dan , qui est remis par une personne japonaise est juste bon pour le business. Nombreux sont ceux qui pensent que le budô ne tourne qu’autour de l’argent. Je les ai tous instruits dans le même manoir (?), sans regarder d’où ils venaient. Peut être que cela n’était pas une bonne chose pour moi (ou de ma part).
Vous devez commencer le budô avec des intentions claires; vous devez balayer vos confusions. Si un être humain devient zéro, les nombres de 1 à 9 sont nés et il y a une possibilité d’acquérir kuji, juji, ou myojutsu. Cependant, seulement ceux qui sont dévoués au budô peuvent le comprendre véritablement. Il est souvent difficile pour les étrangers de comprendre cette idée. Quand un étudiant étrangers me demanda un grade car il voulait rentrer en Hollande et être instructeur de police, je lui ai répondu, “ Je te ferais godan pour le bujutsu. Naturellement, j’attends de toi que tu deviennes un pratiquant exemplaire du budô et je te donnerai cette licence pour ton bonheur. Ceci est la valeur d’un dan dans les arts martiaux.” Cet étudiant étranger n’arrêtait pas de dire combien il était très heureux. Je pouvais voir combien cela l’avait rendu heureux et je pensais que ce dan avait bien plus de valeur qu’un dan qui affiche qui est le plus fort ou le plus faible.
Laissez moi présenter comment un professeur doit donner un grade à ses étudiants. Cette compréhension est impérative pour nous de parler à propos du dan dans le clan. Matsumoto Bizen Nakami (fondateur de Kashima Shin ryu) divisa ses enseignements essentiels (gokui) en trois parties, qui sont, ichi no ten, ni no tachi, et sanshigoku. Ichi no ten, est également appelé kurai dori , user du changement climatique ou du temps pour obtenir une position dominante. Ni no tachi, est user de la nature pour avoir une position dominante. Sanshigoku est le courage plutôt que les techniques: aucun doute, aucune confusion et aucune peur. Ces trois sont l’unification de seishin ryoku (pouvoirs mentaux et spirituels). Bien sûr, il était nécessaire d’avoir la technique et aussi des kata mais il était bien plus important d’avoir une morale, de l’éthique et de la philosophie comme une personne qui s’entraiîne au Budô. Avec cette vision, vous pouvez comprendre pourquoi vous seriez vaincu, si vous vous entrainiez uniquement aux techniques.
Je pense que les phrases “itto nanpo” (si vous souhaitez utiliser une lame, vous devez avoir beaucoup d’expérience) et “isshi nanpo” (vous devez avoir une grande morale et une base philosophique) sont nées d’une combinaison de techniques, de morales et de philosophie. Connaître de nombreuses manières d’utiliser une lame n’était pas suffisant pour être gradé. Les facteurs importants dans les enseignements secrets (cachées) étaient la préparation des étudiants et l’attitude mentale des étudiants. Le clan donne les dan à ces étudiants.